Maladies respiratoires et pollution de l'air

La pollution de l’air est un problème sanitaire mondiale qui touche chacun d’entre nous. Selon l’OMS, la quasi-totalité de la population mondiale (99 % !) respire un air qui dépasse les limites de qualité de l’air préconissées. De nombreuses villes à travers le monde – 6 000 villes en avril 2022 – prennent conscience du problème et ont commencé à surveiller la qualité de l’air. Mais surveiller ne suffit pas et, en conséquence, des milliards de personnes dans le monde continuent encore de respirer de l’air pollué ¹. Les effets de la pollution atmosphérique sur la santé sont nombreux, allant de l’incidence accrue d’asthme et d'allergies à divers types de cancer. Cependant, le type de maladie le plus courant causé par la pollution de l’air sont les maladies respiratoires. Découvrez ci-dessous les dangers de la pollution de l’air sur notre santé respiratoire et ce que nous pouvons faire pour nous protéger.

Qu'est-ce qu'une maladie respiratoire ?

L'Institut national du cancer définit une maladie respiratoire comme toute maladie affectant les poumons et/ou des parties du système respiratoire tels que les voies respiratoires et ou les bronches. Les maladies respiratoires peuvent être causées ou aggravées par de multiples facteurs, souvent concomittants, comme la fumée de cigarette (tabigisme direct, passif ou tertiaire), l’exposition au radon et/ou à l’amiante, une infection microbienne, ou d’autres polluants présents dans notre air².

Les maladies respiratoires les plus courantes sont :

• L'asthme
• La BPCO (Bronchopneumopathie chronique obstructive)
  
• La fibrose pulmonaire
  
• Le cancer du poumon
  
• La pneumonie²

L'asthme et la BPCO sont les deux maladies respiratoires les plus courantes dans le monde. L'asthme touche 262 millions de personnes, tandis que la BPCO a été responsable de 3,23 millions de décès en 2019³. Les personnes souffrant de ces maladies sont beaucoup plus vulnérables aux effets de la pollution atmosphérique.

Les effets de la pollution atmosphérique sur notre santé respiratoire

Nous sommes tous sensibles aux dangers de la pollution atmosphérique, que l’exposition soit à court ou à long terme. La gravité des effets sur la santé causés par une mauvaise qualité dépend de plusieurs facteurs, notamment :

• Le type de polluant
• La concentration des polluants dans l'air
• Les ources de pollution intérieures
• La provenance des polluants
• La saison et l’heure de la journée
• L’exposition supplémentaire à la fumée de cigarette (première ou secondaire)⁴

Toute personne qui respire de l’air pollué court un risque d’effets négatifs sur sa santé et de maladies, bien que les effets soient uniquement ressentis des années après, souvent trop tard. Voici les effet les plus communs :

Groupes les plus vulnérables

Les femmes enceintes, les enfants, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées sont considérés comme les groupes les plus à risque en ce qui concerne les effets néfastes de la pollution atmosphérique.

Femmes enceintes

Pour les femmes enceintes, des études ont démontré que la pollution de l'air peut affecter le fœtus aux niveaux cellulaire et moléculaire, conduisant finalement à des issues défavorables à la naissance telles qu'un faible poids à la naissance (LBW), une naissance prématurée et des malformations pulmonaires fœtales. Ces anomalies pulmonaires peuvent provoquer des maladies respiratoires et une réduction de la fonction pulmonaire plus tard dans la vie. De plus, lorsque les femmes enceintes sont exposées à la pollution de l’air, via le liquide amniotique et le placenta, elles peuvent transférer des produits chimiques polluants directement au fœtus en croissance⁵.

Les enfants

Il existe quelques facteurs en particulier qui rendent les enfants plus sensibles aux dangers de la pollution de l'air, notamment le fait d'avoir une plus grande surface pulmonaire et de passer plus de temps à l'extérieur (augmentant ainsi leur exposition). La présence de polluants dans l'air augmente la gravité des infections respiratoires, et les infections respiratoires aiguës sont responsables d'un tiers de tous les décès chez les enfants de moins de 5 ans. Des études réalisées dans de grandes villes d'Allemagne et de Finlande ont montré que l'exposition aux particules et aux polluants atmosphériques augmente la gravité des infections respiratoires. Le NO2 est associé à une augmentation du nombre de cas de laryngo-trachéo-bronchite chez les enfants. Une autre étude menée au Népal a révélé que la pollution intérieure est liée à des taux plus élevés de bronchite chronique chez les non-fumeurs de tous âges⁵.

Individus immunodéprimés

Chez les personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies préexistantes, en particulier de maladies pulmonaires et respiratoires telles que l’asthme ou la BPCO, le risque d’effets négatifs de la pollution de l’air sur la santé est plus élevé. Des mesures supplémentaires doivent être prises pour que ces personnes puissent se protéger contre une aggravation de leur état de santé (ce qui pourrait entraîner d'autres problèmes de santé), notamment en portant des masques et en réduisant le temps qu'elles passent à l'extérieur. Malheureusement, sachant que l’air intérieur peut être nettement plus pollué que l’air extérieur, ces mesures ne les protégeront pas entièrement.

Personnes âgées

Enfin, avec la présence de pollution atmosphérique, les personnes âgées courent également un risque important pour leur santé. À mesure qu’une personne vieillit, la capacité de son corps à fonctionner diminue progressivement, en particulier sa capacité à répondre aux menaces qui pèsent sur le système immunitaire, comme les infections. Le niveau de vulnérabilité de chaque individu peut être déterminé par ses antécédents médicaux et ses comorbidités ; cependant, des études sur les effets à court terme de la pollution de l'air sur la santé des personnes âgées ont déterminé que la pollution de l'air entraîne chez les personnes âgées un risque plus élevé de décès prématuré et une augmentation des hospitalisations. Cela est dû aux infections des voies respiratoires causées par la pollution de l’air (telles que la pneumonie) et à l’exacerbation des maladies chroniques. Selon ces études, la population âgée est plus sensible que les autres types de population aux pollution par les particules (PM) que tout autre type⁶.

Comment pouvons-nous nous protéger du risque de maladies respiratoires causées par la pollution de l’air ?

Nous pouvons tous faire de petites choses dans notre vie quotidienne qui peuvent contribuer à réduire la pollution de l’air extérieur. Au lieu de prendre notre voiture pour faire de courts trajets, nous pouvons faire du vélo pour réduire les émissions causées par les véhicules. Arrêter de fumer et encourager son entourage à le faire également est un autre excellent moyen de réduire la pollution de l’air (en savoir plus sur l’effet du tabagisme sur la qualité de l’air ici). Éviter de brûler les résidus de jardin et essayer d’utiliser des formes de chauffage propres autant que possible sont également de bons conseils.

Malheureusement, malgré tous nos efforts, la qualité de l’air que l’on respire est rarement sous notre contrôle. Le secteur industriel est notamment responsable d’un pourcentage important de la pollution de notre air. L’air pollué de l’extérieur pénètre dans nos maisons et nos lieux de travail et y est piégé, ce qui donne un air intérieur 7 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur. La meilleure façon de garantir que nous respirons l’air le plus pur et le plus exempt de polluants dans nos espaces intérieurs est d’équiper nos maisons et nos bureaux d’un purificateur d’air.

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Sources

¹ Organisation Mondiale de la Santé. (4 avril 2022). Des milliards de personnes respirent encore un air malsain : Nouvelles données de l'OMS. Organisation Mondiale de la Santé. Disponible sur https://www.who.int/news/item/04-04-2022-billions-of-people-still-breathe-unhealthy-air-new-who-data

² National Institutes of Health. (2022). Termes du dictionnaire NCI du cancer. Institut national du cancer. Disponible sur https://www.cancer.gov/publications/dictionaries/cancer-terms/def/respiratory-disease

³ Organisation Mondiale de la Santé. (20 mai 2022). Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Organisation Mondiale de la Santé. Disponible sur https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/chronic-obstructive-pulmonary-disease-(copd)

⁴ Yang, T., Gong, J., Li, T., & Zhang, K. (2022). Exposition à la pollution de l'air et maladies respiratoires. Frontiers Public Health. Disponible sur https://www.frontiersin.org/research-topics/36582/air-pollution-exposure-and-respiratory-diseases

⁵ Kim D, Chen Z, Zhou LF, Huang SX. Polluants atmosphériques et premières origines des maladies respiratoires. Chronic Dis Transl Med. 2018 juin 7;4(2):75-94. doi: 10.1016/j.cdtm.2018.03.003. PMID: 29988883; PMCID: PMC6033955.

⁶ Simoni M, Baldacci S, Maio S, Cerrai S, Sarno G, Viegi G. Effets indésirables de la pollution extérieure chez les personnes âgées. J Thorac Dis. 2015 janvier;7(1):34-45. doi: 10.3978/j.issn.2072-1439.2014.12.10. PMID: 25694816; PMCID: PMC4311079.

⁷ Air Pollution. National Geographic Society. (n.d.). Termes du dictionnaire NCI du cancer. Institut national du cancer.
Disponible sur https://education.nationalgeographic.org/resource/air-pollution/