Combustion du bois et du gaz naturel : comment ils affectent la pollution de l'air

Dans toute la France, plus de 7,4 million de personnes utilisent le bois comme principale source de chaleur et sa popularité ne cesse de croître. Le chauffage au bois par combustion dans les maisons produit plus de pollution particulaire que l'ensemble du trafic routier. La combustion du bois a un effet énorme sur la qualité de notre air, tant intérieur qu'extérieur, car les particules fines issues de la combustion du bois sont l'une des principales sources de pollution en France¹. Ce problème est à la fois récurent et pas assez régulé, affectant chacun d’entre nous ainsi que l’air que nous respirons. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur la façon dont la combustion du bois et le chauffage au gaz naturel contribuent à la pollution de l’air et comment il nous appartient de nous protéger.

Les dangers du chauffage au bois

Lorsque le bois est utilisé pour le chauffage d'une maison, des particules (PM, également appelées particules fines) sont libérées. En raison de leur petite taille, les particules fines sont connues pour être capables de pénétrer dans le corps par le système respiratoire - lorsqu'elles sont inspirées par le nez - et de circuler rapidement, efficacement en se frayant un chemin vers les poumons puis la circulation sanguine où elles sont facilement transportées vers le cœur, cerveau et autres organes. On sait que les particules fines peuvent avoir des effets négatifs sur la santé et entraîner des décès prématurés. En savoir plus sur les dangers des particules fines ici.

Selon les statistiques au Royaume-Uni de février 2023, la popularité du chauffage au bois monte en flèche, et une étude récente a montré une augmentation vertigineuse de ses effets sur la qualité de l'air de 2011 à 2021. Les émissions de PM2.5, par exemple, ont augmenté de 124 % au cours de cette période, représentant 21 % des émissions totales de PM2.5 en 2021 ³. Ce qui est particulièrement préoccupant, c'est que seulement 8 % des foyers disposent de poêles à bois selon une enquête auprès de 50 000 foyers.

De plus, le type de bois utilisé et la façon dont nous allumons les feux peuvent avoir un impact significatif sur la quantité de pollution produite. Le bois sec pollue le quart moins que le bois humide ¹. Comme nous l'avons appris du scandale du Dieselgate, la quantité de pollution de l'air est généralement beaucoup plus importante dans le monde réel que dans les tests officiels.

The dangers of natural gas

Prenons l'exemple des États-Unis, 96 % du gaz naturel est utilisé pour le chauffage². Le gaz naturel, bien que généralement considéré comme une forme d'énergie « sûre », peut avoir de graves effets négatifs sur la santé. Les appareils au gaz naturel dégagent des polluants dangereux tels que le benzène et le méthane, même lorsque l'appareil est éteint. Des fuites de gaz naturel plus importantes peuvent avoir les effets suivants :

• Un rapport gaz / air de 25 à 30 % va provoquer des bourdonnements d'oreille, de l'euphorie et des changements de comportement
  
• Un rapport gaz / air de 50 % va neutraliser une personne après quelques respirations et l'empêcher de se sauver elle-même
• Un rapport gaz / air de 75 % va neutraliser immédiatement une personne et la mort surviendra en quelques minutes⁴

Comme c'est le cas pour de nombreux locataires à travers le monde, la plupart des locataires américains ne peuvent pas choisir les types d'appareils dans leurs espaces de location, ce qui signifie que leur chauffage est presque toujours à base de combustibles fossiles, en particulier dans les logements à faible revenu. Cela a conduit à des coalitions de locataires américains surveillant et testant la qualité de leur air intérieur. Une locataire en particulier a été choquée de trouver le double du niveau de dioxyde d'azote (NO2) recommandé par la norme européenne par heure d'exposition dans sa cuisine - 220 parties par milliard (ppb)² ! Cela a encouragé de nombreux locataires américains à trouver d'autres moyens de cuisiner et de chauffer leur maison, et la ville de New York a adopté une loi en 2021 interdisant l'utilisation du gaz naturel dans toutes les nouvelles constructions. À partir de 2024, les bâtiments de plus de 7 étages seront entièrement électriques. Une étude récente a révélé que 12,7 % des cas d'asthme infantile aux États-Unis sont causés par l'exposition à des cuisinières à gaz ².

Mais le gaz naturel n’est pas seulement dangereux en cas de fuite. Si les émissions produites par le gaz naturel sont inférieures à celles du charbon ou du pétrole (50 à 60 % de moins lorsqu'il est produit dans une nouvelle centrale électrique), ce ne sont pas seulement les émissions rejetées par les cheminées et les tuyaux d'échappement qui doivent nous préoccuper. Tout d’abord, l’extraction et le transport du gaz naturel libèrent du méthane, un gaz 34 fois plus puissant que le CO2 pour piéger la chaleur sur une période de 100 ans. De plus, lorsque le gaz naturel est brûlé dans des véhicules ou pour cuisiner et/ou chauffer des maisons, la quantité de méthane qui s'échappe doit être maintenue en dessous de 1 à 1,6 % - généralement entre 1 et 9 % de méthane s'échappe - afin d'avoir moins de gaz naturel. De plus, son impact sur le réchauffement climatique est plus important que celui du diesel et de l'essence. N’oublions pas que le gaz naturel est un combustible fossile et qu’il a un grand potentiel de contribution au changement climatique⁵.

Comment pouvons-nous nous protéger ?

La première étape serait de passer à des combustibles plus propres pour la cuisine et le chauffage, qui est de loin la meilleure option disponible. Les radiateurs et poêles électriques ne produisent aucune pollution particulaire. Si vous n’avez pas le choix quant au type de combustible utilisé dans votre maison ou votre bureau, la ventilation est cruciale. Assurez-vous d’ouvrir régulièrement vos fenêtres et vos portes pour permettre à l’air frais de circuler et à l’air pollué de s’évacuer.

Malheureusement, les suggestions ci-dessus ne sont pas toujours réalisables pour tout le monde. Changer de type de combustible et d’appareils électroménagers n’est peut-être pas de votre ressort, surtout si vous vivez dans un immeuble locatif. De plus, si vous pouvez changer de type de combustible mais que l’électricité que vous consommez est produite à partir de combustibles fossiles, vous contribuez toujours à la pollution de l’air. La ventilation n’est pas non plus toujours possible en raison de problèmes de sécurité, des niveaux de bruit extérieurs, des températures extérieures extrêmes et/ou des niveaux élevés de pollution extérieure – dans ce dernier cas, la ventilation peut en fait vous faire plus de mal que de bien. Votre meilleure ligne de défense consiste donc à équiper votre maison et/ou votre bureau d’un purificateur d’air.

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Sources

¹ Whitty, C. (8 décembre 2022). Les poêles à bois « éco » produisent 450 fois plus de pollution que le chauffage au gaz – rapport. The Guardian. Disponible sur https://www.theguardian.com/environment/2022/dec/08/eco-wood-burners-produce-450-times-more-pollution-than-gas-heating-report

² Uteuova, A. (27 janvier 2023). Les locataires américains s'inquiètent de plus en plus des cuisinières à gaz – et de peu d'options. The Guardian. Disponible sur https://www.theguardian.com/us-news/2023/jan/27/gas-stove-us-renters-reaction-pollution

³ Émissions de polluants atmosphériques au Royaume-Uni – particules (PM10 et PM2.5). GOV.UK. (14 février 2023). Disponible sur https://www.gov.uk/government/statistics/emissions-of-air-pollutants/emissions-of-air-pollutants-in-the-uk-particulate-matter-pm10-and-pm25

⁴ Dangers du gaz naturel. Pinedale Gas. (2016). Disponible sur https://pinedalegas.com/natural-gas/hazards-of-natural-gas

⁵ Impacts environnementaux du gaz naturel. Union of Concerned Scientists. (19 juin 2014). Disponible sur https://www.ucsusa.org/resources/environmental-impacts-natural-gas